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 Blues de l'après-midi [Blitz K.]

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Danaé
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MessageSujet: Blues de l'après-midi [Blitz K.]   Blues de l'après-midi [Blitz K.] Icon_minitimeSam 5 Avr - 22:47



Cela faisait étrangement plusieurs jours déjà qu'il n'avait pas plu sur les terres du Royaume de l'Eau. Le ciel restait désespérément clair. Quelque peu chamboulée par cette météo capricieuse, Danaé avait décidé de se rendre, accompagnée de sa bulle d’eau habituelle, à l'Ancienne Fissure. C'était à cause de ce qui s'était passé à cet endroit précis que les Royaumes des différents éléments s'étaient engagés dans un conflit qui avait duré de nombreuses années. La belle rouanne était une jeune pouliche à l'époque des faits, mais les évènements lui étaient toujours restés en mémoire. Comment oublier cette page de l’histoire ?

A l’époque, cela faisait plusieurs jours que des rumeurs couraient. Que l’on murmurait à demi-mot qu’une fissure avait percé le sol quelque part dans une des terres neutres. Fissure dont l’origine était tout à fait inconnue, même si les êtres de la Terre étaient grandement soupçonnés. Cependant, tous les équidés de Denmoriny avaient vite compris que la situation n’était pas si simple. En effet, même si la terre avait bien été déchirée pour en arriver à résultat, son provocateur n’était pas forcément un équidé de cet élément. Des geysers naissaient un peu partout autour de la Fissure selon les dires. Cela rendait le Royaume de Eau tout aussi suspect. Et les vents violents qui soufflaient en permanence sur les lieux n’excluaient pas non plus une éventuelle implication du Royaume de l’Air. De plus, selon d’autres racontars, si l’on se penchait au dessus de la Fissure avec prudence, on pouvait parfois apercevoir de la lave dans les profondeurs. Le Royaume du Feu n’était donc pas non plus innocenté. Finalement, aucun Royaume n’était à l’abri des soupçons, tous avaient les capacités d’avoir provoqué l’évènement. Ce furent ces soupçons pesants qui engagèrent la guerre et mirent Denmoriny à feu et à sang. Tous se renvoyaient la balle et rejetait la faute sur un Royaume adverse. Aucune entente ne fut trouvée. Déclenchant un conflit aussi terrible que destructeur.

Aujourd’hui, la guerre n’était plus. Mais les rancœurs restaient gravées à jamais dans la tête de ceux qui l’avait vécue. La paix était si fragile …

Depuis plusieurs mois maintenant, quand une seconde Fissure était apparue, la Fissure des Royaumes, la première s’était apaisée. Les geysers s’étaient presque tous éteints, et le feu que l’on pouvait autrefois entrapercevoir dans les profondeurs n’était plus. Les lieux étaient calmes de nouveau, même si, parfois, un bruit d’éboulement vous rappelait que l’endroit vivait toujours.

Danaé avait tenté d’approcher de la Fissure sans prendre la peine de slalomer entre les monticules de terres formés par les anciens geysers, pensant qu’ils ne se réveilleraient plus, désormais. Elle comprit qu’elle s’était trompée lorsque, soudain, elle sentit des gouttes brulantes retomber sur sa robe. Un geyser avait soudainement repris son activité à quelques centimètres de sa croupe, et l’avait « éclaboussé » d’eau brulante. Elle gémit, et s’écarta immédiatement. De colère, la rouanne sollicita son don pour contrôler l’eau propulsée dans les airs par le geyser et l’envoyer violemment à plusieurs mètres d’elle. Elle avait crié pour évacuer la rage et la souffrance provoquées par la brulure. Son poil et sa peau avaient été brulés aux endroits où les gouttes étaient retombées, et laissaient de petits trous sur sa croupe. La jument se coucha au sol, affaiblie par la douleur. Elle avait besoin d’eau fraîche, pour faire taire la brulure. Sa bulle d’eau était toujours là, à ses cotés, alors elle la transporta par la pensée au dessus de sa croupe et lâcha son emprise sur son élément. La boule s’effondra sur sa peau brulée, calmant la douleur. Danaé souffla de bonheur. Sa peau restait abimée oui, mais cela l’avait apaisée.

Pourtant, elle se sentait incapable de se lever pour le moment. Elle posa sa tête sur le sol, et décida d’attendre que ses jambes veuillent bien la porter de nouveau.
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MessageSujet: Re: Blues de l'après-midi [Blitz K.]   Blues de l'après-midi [Blitz K.] Icon_minitimeDim 6 Avr - 10:17

Blues de l'après-midi.


C'était ici que tout ou presque avait commencé, les éléments se rejoignant pour déchirer terre, cœurs et, inévitablement, royaumes. Tu te souvenais de ces longues journées, où tous se rejetaient la faute, cherchant à tout prix un coupable à accuser. Pourtant, rapidement, toutes les tribus s'étaient retrouvées suspectes, et la guerre éclata. Faisaient-on la guerre pour si peu ? Maintes fois tu t'étais posée cette question, regardant avec insolence le ciel, comme pour narguer tes aïeux qui, pour toi, s'étaient lourdement trompés. Pour autant, brûlait au plus profond de ton âme une rancœur sincère envers les membres du royaume de l'eau. Mais la fissure n'était qu'un prétexte : ce qui vous avez vraiment fait souffrir, toi comme les autres, c'était la guerre qui s'en était suivie. Mais rapidement, tu t'en étais allée pour un long exil, apprenant la science du combat, apprenant aussi les autres, et quand tu revins, tu n'étais déjà plus la même.

Et si tu marches aujourd'hui de cette ample foulée aussi mâle que légère, tu n'as plus rien à voir avec l'innocente pouliche que tu étais. Haute et fine, sous ta robe de pétrole se dessinent de puissants muscles qui, inlassablement, roulent et se tendent. Ton port altier souligne ta fine sortie d'encolure, et ta tête mi longue se tend inexorablement vers l'avant, comme si c'était toujours vers l'horizon que tu tendais. Si tu as bien changé, tu es assurément devenue une belle jument, alors que de multiples cicatrices, plus ou moins profondes, constellent ta robe. Pourtant, de cette beauté, tu ne t'en prévaux pas : tu ne sais que trop bien que l'on ne choisit sa naissance.

Bientôt, tes foulées s'accélèrent, et d'un pas enjoué, tu prends un galop tranquille, ta queue portée en bannière, comme si tu annonçais la guerre, flèche noire et tendue, flèche explosive et juste tirée pour tuer. Tes souvenirs, alors, te rattrapent, et seule encore, tu dessines d'étranges dessins que seule toi comprends. Tu vrilles, bondis, freines et repars, aussi rapide que le vent qui partout t'accompagne. C'est comme cela que tu voudrais vivre, carpe diem.

Plus tu avances et plus tes foulées s'allongent, et ton galop, automatiquement, s'accélère. La machine, désormais, et bien rodée. Tes grands yeux si noirs qu'ils en auraient des reflets bleus se promènent sur la faille, et comme tu ne crains pas la chute, et comme tu crois en tes fringantes étoiles, tu t'élances, folle sans doute. Ta détente est puissante, maîtrisée et sûre : ton plané, lui, est forcément aidé par le vent qui soudain plus fort, te porte un temps. Un battement de cœur, et le temps est en suspens, puis tes sabots se posent sur le sol, et tu repars, encore, pétillante et pleine d'envie, une adrénaline féroce courant en toi.

Tu remarques alors une silhouette, allongée, à quelques mètres de toi. Tu pensais avoir entendu un cri, alors qu'un puissant geyser s'élevait dans les airs. Intriguée, tu calmes ton allure, reprenant le pas pour t'approcher, doucement. Et plus tu avances, et mieux tu cernes l'animal. Une jument, encore jeune, à l'élégante robe rouanée, et qui vient sans aucun doute du royaume de l'eau. L'eau. Tes oreilles pivotent légèrement en arrière, mais tu avances encore : reculer ou faire demi-tour ne te ressemble pas.

Derrière elle, tu ne sais pas si elle t'a vue, et pour te signaler, tu pousses un hennissement, bref et éthérée, qui si tôt s'élève et s'enfuit, poussé par une douce brise.
©N.A.S.A.

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Danaé
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MessageSujet: Re: Blues de l'après-midi [Blitz K.]   Blues de l'après-midi [Blitz K.] Icon_minitimeMer 30 Avr - 11:03


Sa peau brune s'était apaisée. Et pourtant, à l'intérieur, elle brûlait toujours. L'eau n'avait fait taire la douleur que quelques secondes. Cette dernière s'était immiscée à travers son épiderme et dévorait ce que protégeait sa peau. Danaé gémit encore, pensant être seule. Émettre ce son pitoyable de désespoir soulageait son esprit, pendant que ses muscles continuaient à brûler. Doucement, mais surement, comme le félin qui déguste sa proie si durement acquise. Un hennissement perce ses oreilles, bouscule ses tympans, et fait taire sa complainte. Sa tête se tourna violemment sur le coté, pour apercevoir une belle dame d'ébène. Le soleil semblait jouer avec sa robe, dévoilant des reflets corbeaux à l'oeil qui sait se montrer attentif. Très jolie.

Mais vite, son odeur voyage elle aussi. Bravant le souffle du vent qui coure près de la fissure, elle rejoint les naseaux de la rouanne. La chatouille, bouscule ses sens, et réveille son instinct. Une dame de l'Air. Sa brûlure qui sévissait encore accompagna cette découverte d'un goût amer. Et la fissure, symbole de la guerre passée, soufflait sur les braises pour les attiser. L'incitant à succomber aux rancœurs animant ceux de son peuple envers les fils et filles du vent. Tombera, tombera pas ? Le tronc est étroit, traverser le précipice de la haine sans perdre l'équilibre est une tâche ardue.

Ses jambes fines se rassemblèrent sous son ventre et la jument se leva à la vitesse du ressort, sans grâce ni élégance. Muscles tendus, faisant face au corbeau, avec des yeux hésitants. Hostile ou tranquille ? Comme le volatile avec lequel Danaé l'avait assimilé, ses yeux ne laissait rien transparaître. Qui n'avait jamais été troublé par le regard de l'oiseau noir ? Il semble admirer le monde du haut de son perchoir, avec un sourire à peine visible sur son bec pâle. Spectateur des événements. Au dessus de tous les maux de la terre, parce qu'intouchable. Quel prédateur pouvait se targuer d'avoir déjà tenu un corbeau encore vif dans sa gueule ? L'animal ne se laissait pas attraper avec facilité. Un joueur. La noiraude était-elle une joueuse ?

La fille de l'Eau dévoila ses dents quelques secondes. La souffrance continuait à la tirer pour la faire sombrer. La morsure du geyser ne la laisserait-elle donc jamais en paix ? Le tourment pris le dessus un instant.

- J'avais oublié le plaisir que vous inspirait la vue de la douleur de vos confrères, cracha la rouanne.

Un léger tremblement agita le sol sous leur pied, et un nouveau jet d'eau brûlante naquit entre elle deux, à distances presque égales de leur petits corps. La Fissure et ce qui l'entourait poussait Danaé dans ses retranchements, en lui rappelant l'origine de ses maux. Bientôt, le jeune geyser se tût. La jument posa un pied sur sa droite, et lentement, entra dans un cercle autour du petit cratère qui s'était formé. Son pas était lent, et quelque peu hésitant. Bientôt pourtant, elle aurait rejoint le corbeau.

- L'Air et l'Eau. Tout nous sépare, j'en ai bien peur ...

Une once de regret accompagnait ses paroles. Son désir de vengeance, couplé à la souffrance provoquée par la brûlure, l'invitait à délirer. A franchir les lignes que, en temps normal, elle n'aurait dépassées qu'avec déplaisir.
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MessageSujet: Re: Blues de l'après-midi [Blitz K.]   Blues de l'après-midi [Blitz K.] Icon_minitimeVen 9 Mai - 23:39

Blues de l'après-midi.


Blitz, jeune et pétillante Blitz, étais-tu réellement égale à ces oiseaux de mauvaise augure ? Tes danses sensuelles, envoûtantes mais sorcières, se destinaient-elles sincèrement à l'invocation de ces maux terribles et cruels ? Et qui étais-tu, toi dont le pied foulait avec insolence chacune de ces terres, comme si elles avaient un jour été tiennes ? Tu n'étais rien, Blitz, rien sinon cette formidable promesse, ce gage d'amour qui avait uni un jour deux âmes. Et quelles âmes que celles de tes parents ! Ils avaient été habités d'une rare violence, d'une rage sincère, mais d'une rage qui n'était rien d'autre qu'une envie farouche de vivre et, quand ils t'avaient voulue, ils avaient comme chanter un hymne incandescent à la vie, à toi, jeune jument à la robe de jais, aux yeux pétroles. Et comme eux, tu t'étais un jour dressée, décidant de prendre les devants, et de mener la danse. Tu ne voulais te faire avoir, te faire manipuler ou te faire séduire et, sans plus attendre, tu endossais ce rôle presque mâle dans lequel tu te complaisais pourtant. Et qu'ils te détestent et te jugent, comme elle ...

Elle. Depuis le temps, tu ne faisais plus attention à l'intensité de ton regard et c'était sans t'en apercevoir que tu la fixais avec sévérité, comme si tu avais le droit de juger chaque âme en ces lieux, comme si tu n'avais rien d'équin, mais que tu tenais tes forces d'une ancestrale magie, toi le corbeau dont les ailes avaient pourtant été tranchées. Tu n'avais pas même parlé mais, déjà, elle t'agressait, t'attribuant des plaisirs qui pourtant, à cette heure, t'étaient encore inconnus. Quelle satisfaction aurais-tu eu à voir souffrir une âme que tu ne connaissais pas ? Mais qu'elle te juge encore, et souveraine de tes idées, tu n'hésiterais à faire de même, à l'étiqueter, à la condamner à errer dans cette fameuse case, antichambre plutôt, que tu avais érigée dans un coin de ton esprit presque dément parfois.

Puissants et vifs, assassins parfois, les geysers se manifestaient à nouveau, déchirant la terre entre vous, vous séparant l'une de l'autre. Tu en bougeais pas, droite sur tes aplombs, l'encolure haute et le regard porté droit devant. Tu n'avais plus peur des coups ni des souffrances, alors que ta robe était aujourd'hui constellée de nombreuses cicatrices. Tu n'avais plus peur, non, de cette vie qui continuait, de cette vie dont les jours s'écoulaient encore, et ce malgré le fait que tu sois loin de lui.

Mais déjà, elle te tirait de tes rêveries, s'approchant à pas lent de ton corps, s'avançant humblement presque vers toi. Son ton avait changé, et tu percevais presque dans sa voix comme une once de regret. Trop tard. Oh, combien de fois t'étais-tu laissée à penser à ces deux petits mots si lourds de sens ? Trop tard. Quand ils s'employaient, c'est que quelque chose venait de se rompre et de se perdre à tout jamais ; une existence éphémère, fragile et onirique peut-être qui se rompait déjà, inlassablement et dans le plus dur des silences. Trop tard.

Sans bouger davantage, tu tournas solennellement ta tête mi-longue vers elle. Qu'attendait-elle de toi ? Quelle réponse était celle qu'elle espérait sans doute ? Sans te laisser la moindre chance de t'expliquer, elle t'avait rangée aux côtés de ceux qui avaient déclenché cette guerre. Fallait-il ensuite s'étonner que les hostilités demeurent si vives et cruelles ? Mais inébranlable et insondable, tu te décidas pourtant à reprendre, laissant seulement couler le son mélodieux et enchanteur de ta voix qui, limpide et douce, habillait l'air d'habits étranges.

« Tout nous sépare, oui. Je suis sans doute l'Assassin quand vous êtes la Victime, non ? Après tout, je prends plaisir à votre douleur, si je me souviens bien. C'est cela, non ?

Incisive, tu n'avais pas hésité à rebondir sur ses propos, désireuse peut-être de lui montrer que tu n'étais pas du genre à glisser sur tout et que comme elle peut-être, tu avais des valeurs et des croyances que tu défendais : elle était prévenue, s'en prendre à ta tribu n'était pas la façon la plus souple et aisée d'aborder votre rencontre.

Mais qu'aurait-elle pu te dire ? Tu étais restée courtoise, malgré ce ton légèrement ironique que tu avais employé, et surtout, c'était de ses propres mots dont tu t'étais servie. Diplomatiquement, elle ne pouvait rempiler sur sa ligne première. Tes pupilles s'étaient dilatées, et tu la fixais avec toujours plus d'intensité, alors que vous étiez désormais proche l'une de l'autre. Tes crins, par moments, flottaient dans l'air, ondulant sur ton encolure dont la fine embouchure desservait un port royalement altier. Se doutait-elle de celle que tu étais ?
©N.A.S.A.

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