Un frisson parcouru l'échine de la noiraude. Après avoir longtemps disparu, la maîtresse du feu revenait plus forte et mieux entraînée. Ses traits avaient vieillit mais sa fougue restait celle d'un jeune poulain. Une brise passa faisant valser ses longs crins. Elle se tenait droite, face au soleil couchant, sur une des plus grosses dunes de ce désert d'or. Les oreilles droite, elle attendit patiemment que l'astre du jour laisse place à celui de la nuit. La jument devenait peu à peu invisible, se confondant parfaitement avec le crépuscule.

La queue en panache, Nivacrin descendit au petit trot la grande dune. Une fois au pied de celle ci, la jument laissa échapper un hennissement de bonheur avant de s'élancer fougueusement au galop. Petit à petit la noiraude allongea ses foulées jusqu'à atteindre sa vitesse maximale. Fermant les yeux elle sentit son corps devenir de plus en plus chaud à mesure qu'elle fendait l'air. Ses crins commencèrent à s'enflammé, suivit de ses sabots pour enfin devenir en braise ambulante.

La jument s'arrêta près d'un vieil oasis, calmant son excitation et laissant réapparaître sa robe noire d'origine mais, gardant quand même ses crins rouge flamboyant. Au seins de l'oasis, presque rien n'avait changé. Le vieux palmier contenait toujours les marques de ses entraînements ratés, et la végétation était encore pauvre. La jument s'avait qu'après plusieurs mois d'entraînement presque intensif, elle était capable de maîtrisé là où elle échouait à l'époque. Grattant son antérieur sur le sol, elle fit monter autour de l'arbre une étincelle qui brûla une des feuilles du grand palmier.

Nivacrin continua son entraînement jusqu'à sentir comme une présence tout près d'elle. Elle laissa le feu embraser ses crins pour signaler qu'elle était la maîtresse de ces lieux. D'une posture digne elle attendit l'inconnu venir à elle. Peut-être était-ce l'un des siens, le maître du feu ou encore un pur intrus qui venait s'aventurait en terre de feu..